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Arc › Fracture

cd • 5 titres

  • 1Fracture6:23
  • 2Departed8:31
  • 3Slipstream9:59
  • 4Friction5:56
  • 5Rapture22:43

informations

Pour en savoir plus sur Arc et Din Records, vistez le site web suivant;http://www.din.org.uk/

line up

Ian Boddy: Piano électrique, synthétiseurs et logiciels Mark Shreeve : Synthétiseurs et séquenceur analogue

chronique

Après un Arcturus plus près des vieilles sonorités, Arc reprend son essence avec un titre flamboyant qui soude à merveille la musique électronique analogue et digitale. Plus que jamais la distinction est incisive et nette. L’approche imprécise des mouvements électroniques se maille admirablement bien avec la contemporanéité sonore des ordinateurs. Dès sa lourde intro vaporeuse, Fracture nous plonge dans cet étrange univers au paradoxe sonore tranchant. Le séquenceur hoquette de lourdes réverbérations qui se moulent à des lamentations syncrétiques, issues de synthés très métalliques. La cadence est lente et complexe, épousant une sonorité caverneuse aux pulsations chaotiques qui traînent une lourdeur sonore lancinante, laissant juste un peu d’arôme pour initier des mouvements plus contemporains, un peu comme un jazz lounge acide. Departed offre une candeur Redshiftienne sur un tempo aux mouvances nuancées. L’atmosphère est intense et épouse une errance d’épouvante qui nous amène à des sommets musicaux magiques, comme ce passage où le piano de Boddy érafle la sonorité d’un clavecin très Glass, alors que le mouvement est pris d’assaut par des synthés fantomatiques aux effluves de TD et Redshift. Un titre envoûtant, à la terreur légère, qui justifie le maillage Boddy/Shreeve. Slipstream est plus léger et oscille sur un rythme en cascade avec de belles nappes synthétisées. Le mouvement est fluide et s’arrime à une basse au galop léger qui éperonne une superbe séquence rotative en milieu de parcours, pour reprendre son rythme initial.
Friction est plus mordant, avec un tempo croissant qui sautille sur une séquence aux battements asymétriques. La ligne de basse est coulante sur des synthés assez discrets, laissant toute l’impulsion à une dynamique séquentielle assez névrosée. Comme quoi qu’une courte pièce ne manque pas nécessairement de profondeur.
D’étranges chants de sirènes perfides et railleuses animent l’intro de Raptured. Un long titre où les convergences musicales chevauchent les paradoxes techniques. Les synthés offrent une mer tranquille aux remous incertains qui hurlent sous des striures synthétiques malveillantes. L’atmosphère est très sombre et pesante, offrant des hurlements des vents qui se confondent en chants de licornes. Une séquence émerge de cette noirceur pour offrir un superbe mouvement harmonieux qui s’arque sur un synthé aux cercles sonores croissants et hypnotiques. Raptured est à l’image des vieilles féeries musicales que sont les Phaedra, Stratosfear, Nightdust et toute ses panoplies d’odes électroniques qui ont meublés des heures d’écoutes dans les années 70. Un long titre aux confusions épiques qui glanent entre l’atonie et des séquences aux tourbillons fragiles, mais persistants. Du Berlin School qui étouffe ses dernières hérésies dans les abysses d’un monde musical aux souffles atoniques, mais mielleux, dans les confins d’un univers musical complexe et pas encore totalement déchiffré.
Ce nouvel album de Arc est intense et étale tout le rayonnement musical qui anime Ian Boddy et Mark Shreeve. Fracture dégage une étrange complicité entre deux artistes aux techniques opposées, mais à la créativité tout autant amplifiée. Un solide album sans faille, qui s’écoute avec tout l’étonnement qu’il procure.

note       Publiée le vendredi 2 novembre 2007

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    ForceMajeure Envoyez un message privé àForceMajeure
    Un très bon album qui témoigne du talent de Mark Schreeve et de Ian Boddy. Il reste néanmoins un cran en dessous l'excellent Acturus qui lui tient du chef d'oeuvre...
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    gkar02300 Envoyez un message privé àgkar02300
    Je suis un poil deçu par ce disque un peu moins "punch" que les precedents.
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