Alvin Lucier (1931) › I am sitting in a room

Lorsque l’on parle d’expérimentation sonore ou de musique expérimentale, il est parfois bon de se rappeler ce qu’est vraiment une expérience. Sans me lancer dans un cours d’épistémologie, je citerai cette définition rapportée d’un article de Gilles-Gaston Granger : il s’agit à la fois de l’acceptation de données qu’un réel impose à la pensée, de la recherche active d’une réponse à des questions posées et d’un développement de procédures d’intervention dans ce réel. Ainsi donc, lorsqu’une expérience a lieu, on intervient, on interagit avec le réel pour que le phénomène (la réponse) devienne visible, tout au moins perceptible. Plus simplement dit, on marche dans le noir, les bras tendus devant soi, en acceptant ou découvrant ce que le réel cache encore à la compréhension humaine. Pour ce qui est de « I am sitting in a room », il s’agit d’une expérience sur la tonalité inhérente à chaque pièce qui, à l’instar des spectres de lumière, ne renvoie jamais tout à fait le même son. Chaque réverbération est unique, nous le savons tous depuis longtemps (les Grecs anciens connaissaient déjà par cœur les phénomènes acoustiques) mais là où toute l’œuvre d’Alvin Lucier est intéressante, c’est dans la simplicité et l’efficacité des moyens mis en œuvre pour percer les lois qui régissent l’univers des ondes. Pour ce titre, Lucier, depuis son appartement, bégaye un court texte « I am sitting in a room, different from the one you are in now, I am recording the sound of my speaking voice… » expliquant la démarche et le but visé : à la fois dans un cadre expérimental mais aussi pour cacher les imperfections de sa voix. Puis l’enregistrement est joué à nouveau, tandis qu’il est enregistré sur un autre appareil (récupérant ainsi les premières réverbérations de la pièce) et ainsi de suite, trente-deux fois, laissant peu à peu la voix se perdre dans ses propres échos, transformant par paliers successifs un enregistrement en onde (presque) pure, qui n’est autre que la signature sonore de la pièce en question. Le résultat fait surtout figure de trace de l’expérience, car celle-ci peut tout à fait être recréée ailleurs, avec à la clef un résultat unique. Une des pièces charnières d’Alvin Lucier, et une des empreintes les plus représentatives du milieu des plasticiens sonores.

Je suis assis dans une pièce pour tenter d’écrire l’impression que donne ce disque. JJee ssuuiiss aassssiiss ddaannss uunnee ppiièèccee ppoouurr tteenntteerr dd’’ééccrriirree ll’’iimmpprreessssiioonn qquuee ddoonnnnee ccee ddiissqquuee.JJeeJessuuiisssuisaassssii ssassisddaannssdansu unneeune ppiièècceepièceppoouurrpourtteenntteerrtenterdd’’ééccrriir eed’écrirell’’ii mmpprreessssiio onnl’impressionqquueequeddoonnnneed onnecceeceddiiss qquueedisque. JJeeJessuJeuiiss suisaassuissssiissasassissisddaanndanss sdansuunnuneeeuneppiièècc pièceeepi èceppoo upoururrpourtteententerntte errtenterdd’’é éccrd’écrirer iirreed’écr irell’’iimmppl’impressionrreessssiioonnl ’impressionqquuq ueeequeddoonndonnenneedo nneccec eeceddii ss qdisquequueed isque.JJeeJesquesuJeuiisssu idonnesa assuisscessiissasa ssissisddaanndadisque nsssdansuunJen uneeeuneppii èècsuiscpiècee epièceppoouassispoururr po u rtteendan stenterntteerrtent erdd’’ééccrd’écunerireriir reed’écrirell’’iimmppl’impressionpiècerreess ssiioonnl’impressi .onqquuquepoureequeddoonndtenteronnenneedon neccecd’écr ireeecedd iiss ql’impressiondisquequ ueedisque.JJepoureJesquesuJeuiisssuid onnes aassuitentersscessiissasasd’écriresissisddaanndl’impressio nadisquensssdansuunJenuneequ eeuneppiièècsui sc pièdonneceeepièceppoouass ispourceurrpo urtteend anstenternttdisqueeerrt enterdd’’ééccrd’écuJenerirerii rreed’écrirell’’iimmppl’imprsuisessionpièc rreessssiioonnl’impr essionqquuassisquepoureeqdan sue.ddoonndtenteronn uneenneedonneccecd ’écrireepièceeceddiissql’impression disqtenteruequueedisq ue.cJJeprodusreJesque’suJeuiissseuido nnéesaassuitenteurssccessiissJarsasdi’écssr iresisseisddaianndl’ismprsressionaad iusqueiensssdal’nsuunJesii nuoneeq useeun esppinmièaècisuisc pi èdopnsnec qeese pièrceppsoou dassis epoiurceurarupo usrttesenndaensstentde.rntutdis dqueieearnrteonoternded’’épésc,ncrd’écuiquJenenruinrerèiirreeed’épceriecrelpl’’iimemppl’imdp rispuiscessionpièèoc eorreesesussiioocnnl’imrdprensesionqqutupasiesisqnuneptoureeoqda scnsud’euddoonendte rnqtéderonnunt ceennieedonunr eec ncesicd’écerrireqepiètceel’cedud iisseql’imipressioendisqtern termuequueecdipsqu ne.ac JJeqpnrodusreJesque’suJeuiits sseuido.nendéesaassu itenteursesccessiissJarsasdi’écssriredsissrei sddaianinsdl’ismp rsressionasadiusqueid’ensssdal’qns u unJesiinuo neueéq usee unesppinemiècaècisuiscpièdoJpn snecqeeserpièrceppsoeoudassiisepoiurceusrarurpousrtte sen.nudaensestentdiernl’tutdisdsqueieieari nrteonaoternded’’éspéscmncrd’ sécuiquJesnenrpuinr erèiirreeied’épcrerisecrelpl’’siimempepl’imdprdispsuiscessi oanpièèosceorrneeses ussiioo.sucnnl’imrdp riensesionq.qnutu pasiesisnqnuuneptoeure ieoqdascnsud’eudpdooneqn dtiern qtéderonnuntceeènun ieedeonunrececncesicd’écerderi reqepiètpcoeeel’cedudinisoseql’ imipuresnsioendisrqterntermeue quueteccdipsqunee.*ILLISIBLE*