"In my dominion, I control the weak", bon sang quel amateur de death metal n'a pas ces paroles en tête ? "Soulless" c'est l'histoire d'un maître mot : l'accroche. Grave a nettement levé le pied sur ce disque, ils se sont au passage bien vautrés dans la boue et la graisse de porc histoire d'alourdir leur son, et se sont finalement dit que bon sang, le metal c'est simple et que ça sert finalement carrément à rien de tourner autour du pot. Du coup "soulless", c'est rien de moins que du gros death supra simple, direct, et GRAS. Mais quand je dis gras, c'est du niveau de la saucisse à Saïmone. Le morceau titre, tube de chez tube (qui ne l'a jamais entendu ?) en est un très bon exemple. Le morceau d'ouverture "Turning black" avec son sample tiré de Robocop est également remarquable, car faisant la parfaite transition entre le death un peu mou de "You'll never see" et les mid tempos totalement assumés sur cet album. Pour autant, Grave n'oublie pas d'où il vient : "Soulless" est clairement un disque de death metal, mais du death de gros. du coup quand ça envoie du riff, ça envoie.. du gros. Exemple : "Bullets are mine", con comme pas deux et pourtant si efficace avec cette rythmique enlevée et ce riff Entombed-ien. Le groupe pense cependant à rassasier les fans de la première heure avec un morceau comme "Unknown" mais avouons-le, la sauce ne prend pas vraiment, enfin disons que le résultat est très bon mais différent, moins poisseux, plus lourd. La faute peut-être au chant de Jurgen Sandström, bien moins profond qu'auparavant, beaucoup plus distinct et toujours d'excellent niveau (le morceau titre parle de lui-même). Dommage que le disque s’essouffle sur la fin avec pas mal de déchets, néanmoins, voilà un album de death groovy à mettre sur le même piédestal que les anciens Bolt Thrower, un 5 tout à fait mérité.