Turn Pale › Kill the lights

Rampe, oh, ma folie, entre les murs sombres de cette nuit sans fin...Cette voix qui me brûle de l'intérieur, comme il me faudrait la vomir pour obtenir quelques instants de répit, de paix... De la paix, le chanteur de Turn Pale semble avoir du mal à en trouver, prisonnier qu'il est d'une musique étouffante, entre blues gothique urbain à la Inca Babies ('Submit to me') et un poste punk dans la lignée des Virgin prunes, l'influence la plus notable du groupe; des morceaux comme 'Light melts away' et l'excellent 'In sight' doivent énormément aux Irlandais, que ce soit dans le jeu de guitare, la rythmique un brin tribale et le chant complètement déséspéré qui frise parfois la folie. Si des bribes de deathrock affleurent également (on songe à Bloody dead and sexy), on sent que les Turn Pale puisent davantage leurs racines dans la première vague gothique européenne (on note même quelques touches à la Gang of Four dans la rythmique). Si le son n'est pas neuf, les atmosphères sont très efficaces; ces vocaux barrés répétés parfois jusqu'à la folie ('Slow to drown') sur des percussions martelantes, ces guitares qui souffrent installent vite un climat malsain et oppressant tout ce qu'il y a de plus jouissif. Oui, tuer les lumières avant qu'elles ne consument définitivement un esprit maladivement angoissé qui se moque bien de l'aurore...