Wintherstormer › Woodwork

Ouf! Voilà un titre qui commande une ouverture géante et une compréhension de l’évolution musicale assez étoffée merci. Pas facile à apprivoiser, Woodwork de WintherStormer est ce genre d’album qui percute les sens écoute après écoute. Si Pure Analogue Forever nous envoûte assez facilement, les 3 autres titres sont d’une complexité musicale qui commande quelques écoutes, mais qui finissent par trouver la route de notre évolution. Vous savez, ce petit chemin du cerveau qui fait que l’homme se distingue de la bête ou de l’air bête.
Comme des milliers de prisme sonores, issus d’un hologramme musical en fragmentation, les premiers balbutiements de Pure Analogue Forever nous plonge un monde éclectique où la paranoïa sonore règne dans un tintamarre primal. Les boucles d’ions ondulent dans un statisme perçant pour former une ligne de basse qui serpente un sentier cosmique où l’hétéroclite et la schizophrénie des ondes sonores sont rois. Doucement, ce tintamarre apprivoisable se mue en une belle ligne synthétisée sobre et mélodieuse qui fond dans l’oreille tel un mellotron mielleux. Les synthés sont onctueux et très enveloppants, voyageant en mode mélopée sur de beaux coussins aux arrangements violonés qui mélangent ses fluides musicaux avec les ondes d’une guitare synthétisée. Du progressif électronique où les tamtams et les riffs langoureux ouvrent les portes à une sérénade cosmique aux effluves Hindous.
Musical Equitation Extracted from Firelogs est un titre aux atmosphères extrêmement envoûtantes et aux ambiances très sombres. Une longue tirade ambiante où les soufflés synthétisés flottent dans une atmosphère caverneuse. Les stalactites sonores s’y détachent pour former de denses ondes fantomatiques qui ondulent dans un courant à faibles litanies harmonieuses, comme des chœurs sibyllins qui processionnent dans les ténèbres du centre de la terre.
De calme à acrimonieux, Engraved déferle tel à une psychose musicale où deux entités contradictoires échangent harmonie et déluge cacophonique. De légères notes spiralées défilent en courts passages harmonieux séquencés, pour céder la mélodie à de gros déchaînements sonores intempestifs aux riffs lourds, percussions débridées et synthés aux solos puissants. Un exercice de style qui commande une vigilance pour ne pas se défoncer les tympans, juste avant d’entendre l’étonnant Monochrome. Un long titre minimaliste, qui débute sur un superbe mellotron flûté et une séquence aux dimensions très Tangram de TD. Une superbe ligne de basse émane de cette ouverture pour serpenter un long mouvement sinueux auquel s’ajoute des couches, autant mélodieuses que musicales, de synthés hachurés et vilebrequins sur un montage sonore spectral. Une procession architecturale ensorcelante, aux innombrables secousses sonores qui évolue dans un univers autant électronique que progressif.
Bien que pas facile d’approche, Woodwork de WintherStormer est ce genre d’album qui fait planer, qui ‘’viraille’’ nos cendres nostalgiques. Une musique intense et très avant-gardiste qui gagne à être apprivoisé.