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Paternostra, d'Eugene Robinson

par Saïmone › vendredi 30 janvier 2015


Style(s) : rock / rock alternatif / noise rock

Eugene Robinson ne fait pas que se foutre en slip sur scène ou finir second à ces compétitions de MMA. Il écrit, aussi. À la lumière de ses glorieux ancêtres, John Fante, Harry Crews (une gueule une plume une voix), voir même en poussant le bouchon la rencontre entre McCarthy et Palahniuk.

Paternostra est hardboiled, à l'ancienne : un plume vive, acérée, rentre dedans, verbale. New York crade des années 70, personnage de loser pas magnifique, histoire d'amour casse gueule, petit gangster de merde à la va vite, le tableau est vite dressé.

On est vite happé par la misère de ce pauvre Jake, qui est con comme un balais. À tout foirer on se demande où ça va le mener, on suit tout ça avec un certains intérêt, l'intérêt des voyeurs et des gens confortables. Ça en jette un coup dans l'adrénaline.

Le livre se dévore à toute vitesse. On regrette un peu les gimmicks syntaxiques omniprésents, cette espèce de poupée gigogne de la phrase – pour être tout à fait honnête, on préfère Robinson comme parolier, quand il œuvre dans l'équivoque, dans le minimalisme. On a parfois l'impression qu'il veut en jeter, faire le gros bras (qu'il a, assurément) de la machine à écrire. Ça fait parti du personnage, et c'est aussi pour ça qu'on l'aime, outre le slip : sa verve, sa grande gueule, sa méchanceté gentille, sa mégalomanie mythomane, ce reflet dans lequel il se contemple à l'infini.

Paternostra est un chouette polar. Pas tant pour son histoire que pour sa langue, inégale, mais salivant des ambiances du tonnerre, à savoir la gouaille et le too much.

À lire en imitant l'accent italien.

(Chez Inculte)

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Dernière mise à jour du document : vendredi 30 janvier 2015

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