Vous êtes ici › ArticlesConcerts › Fall Of Summer 2014

Ce document est lié :
 - aux groupes / artistes Vorkreist, Watain, Mercyless, Ascension, Agressor, Sodom, Rotting Christ, Artillery, Borknagar, Carcass, Venom, Code, Aura Noir, Impaled Nazarene, Cancer (gb), Bölzer

Fall Of Summer 2014

par Nicko › dimanche 21 septembre 2014


Style(s) : metal / metal extrême / heavy metal / black metal / death metal / doom metal / thrash metal

Début septembre rime souvent avec fin des chaleurs estivales, rentrée des classes pour les plus jeunes ou fin de la saison des festivals d'été. En 2014, on n'aura rien eu de tout ça ! (enfin presque, les plus jeunes ont toujours leur rentrée des classes !). En 2014, il n'y a pas eu d'été et la saison des festivals commence en janvier pour finir en décembre... Grande nouveauté cette année, l'annonce d'un festival de metal extrême aux portes de Paris, à Torcy en banlieue est de la capitale.

Le Wolf Throne avait inauguré les fests sur 2 jours près de la capitale, mais celui-ci se déroulait en salle. Le Fall Of Summer, premier du nom, se déroule à la base de loisir de Torcy. Quand la première annonce a été faite sur ce festival, j'ai tout de suite été séduit. Enfin un grand festival de metal en plein air près de Paris ! En plus, l'affiche était pour le moins intéressante avec nombre de formations ne passant pas régulièrement dans la capitale et qui possèdent un statut assez culte dans la scène avec pour la plupart une bonne vingtaine d'années d'existence ! Niveau têtes d'affiches, on est gâté, déjà rien que pour les légendaires Venom (dernier concert près de Paris, 30 ans plus tôt avec Metallica en première partie !), Sodom (très rare en France), Carcass et Watain. Concernant le reste de l'affiche, on a encore droit à beaucoup de groupes qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir en concert. Pentagram, Cancer, Ahab, Salem, Den Saakaldte, <Code> et autres Borknagar sont autant de formations qu'on voit rarement.

affiche 2014

Premier jour : Base de loisirs, plage et black metal

Quand on vient en transports en commun, l'entrée sur le site est assez longue avec une marche de 15-20 minutes dans le site arboré de la base de loisirs. On est assez loin de l'univers ultra-urbanisé de la capitale. Le site même du festival est bien découpé en deux parties avec le camping isolé du reste mais à quelques minutes à pied du site. L'espace est suffisant et il est plutôt sympa de découvrir un point d'eau, des douches, des sanitaires ainsi qu'un point petit déjeuner fort appréciable. Après avoir récupéré les pass, on peut découvrir le site où se situent les scènes. Première surprise, les deux scènes sont séparées par une très grande bute d'herbe qui va permettre de pouvoir assister sur chacun des versants aux concerts de manière posé sur l'herbe avec une très belle vue. La première scène que l'on découvre, la Sanctuary Stage, représente la petite scène. De l'autre côté de la bute, on découvre la scène principale, la Blackwaters Stage. Et là, deuxième surprise, la scène se situe... sur une plage de sable, avec le lac de la base de loisirs à l'arrière plan ! Autant dire que le site ne manque pas de charme. La première impression est donc globalement positive et dès mon arrivée, j'ai plutôt hâte de voir le festival se dérouler !

Lorsque j'arrive, le premier groupe, Cruxifiction, vient de terminer sa performance sans que j'ai pu en entendre une note. Le festival commence donc pour moi avec Mercyless. Les français sont des anciens de la scène death metal, je les ai vu quelques fois et même s'ils montrent une maîtrise complète de leur musique, je ne suis pas spécialement intéressé par ce genre qui ne me parle pas beaucoup. C'est propre, bien brutal, ça sent bon les années 90, mais c'est simplement pas mon genre.

L’enchaînement, sur la Blackwaters Stage, se fait avec Agressor qui essuit les plâtres sur cette scène. Et là, même constat, je ne suis pas fan de ce style un peu trop ancien et detah metal pour moi. On peut noter un côté thrash qui m'a paru plus prononcé que sur Mercyless, mais je n'ai pas accroché plus que cela à leur performance.

Je reviens pour voir les suisses de Bölzer. Je ne connaissais pas, mais le bouche à oreille m'a intrigué et j'avais envie de découvrir le duo sur scène. Déjà, le chanteur/guitariste est tout tatoué de partout avec un torse particulièrement "encré". La musique est basé sur du black bien brutal mais avec des parties rituelles, redondantes, jouant beaucoup sur les percussions donnant un côté psychédélique noir, morbide et crade. J'ai trouvé leur style bien original mais parfois un peu trop récurrent et répétitif. Je serais néanmoins curieux de voir ce que cela donne en studio.

Je m'octroie une petite pose et reviens pour la fin de la performance de Rotting Christ. Je n'ai jamais été fan des grecs mais sur les 2-3 titres que j'ai vu ce soir, j'ai trouvé ça pas si mal, en tout cas bien mieux que les précédentes fois où je les avais vus. Cependant, je ne pourrais pas dire que leur black metal soit si original que cela.

En fait, ce que j'attendais en premier lieu était la performance sur la Blackwaters Stage des norvégiens d'Aura Noir. Avec eux, on n'est jamais déçus ! Leur style est taillé pour le live, je trouve d'ailleurs qu'ils sont bien plus impressionnants sur scène que sur album. Apollyon possède un charisme exceptionnel avec une attitude et un relâchement exemplaire. On a droit en plus à la présence d'Agressor. Leur black/thrash est ultra-puissant et énergique, des morceaux comme "Hades", "Condor", "Black metal jaw" ou "Deep tracts of hell" sont des hymnes en puissance. L'équilibre entre mid-tempos et up-tempos thrashisant est optimal et pour moi, il s'agit de la première véritable claque du fest à n'en point douter ! Et puis, quel point de vue, le soleil couchant, la plage, c'est quand même super d'avoir ce genre d'expériences !

Ensuite, on a un petit événement avec le concert de Borknagar, 16 ans après leur précédent passage dans la capitale. A l'époque, il ne s'agissait que d'un petit set de 25-30 minutes en première partie de Cradle Of Filth et Napalm Death. Le groupe ne jouait à l'époque que du black metal norvégien de base et rien ne laissait penser que la suite de leur carrière allait être pleine de succès. Je n'avais jamais songé à suivre la carrière de cette formation suite à leur performance de l'époque. J'étais donc assez curieux de voir leur performance. L'engouement du public est d'ailleurs bien plus important maintenant et la musique des norvégiens a pour le moins bien évolué. Le black metal des tout débuts est plus édulcoré avec des ambiances m'ayant rappelé Arcturus ainsi que toute la scène viking metal, limite progressive, Enslaved et Vintersorg en tête. Je dois avouer avoir été assez étonné de la qualité de la prestation avec des mélodies et des enchaînements très sympas. Le côte viking progressif me plait un peu moins, mais force est de constater que le groupe a su trouver son identité et son style. Je me sauve un peu avant la fin pour me diriger vers la Blackwaters Stage...

Mon arrivée un peu en avance au niveau de la plage se justifie par la présence de Venom, les inventeurs du terme "black metal" il y a plus de 30 ans. J'avais déjà eu l'occasion de les voir 14 ans plus tôt à Wacken, mais à l'époque j'avais trouvé leur performance assez molle. J'avais donc un peu peur ce soir. Le groupe démarre avec leur hit "Black metal" repris en chœur par toute la base de loisirs. Mon appréhension est vite dissipée, le groupe étant vraiment en forme. On critique souvent le groupe concernant sa musique basique et peu recherchée, pourtant elle est reconnaissable entre mille et possède un son très particulier. Ils ont été les premiers à allier rock brut à la Motörhead avec des atmosphères noires et occultes tout en étant bien plus agressif et moins 70's que Black Sabbath par exemple. Et ce soir-là, c'est exactement cela, on ressent vraiment ces prémices du black metal tel qu'on le connait maintenant, alors qu'à la base, le groupe joue plus du hard rock/heavy metal occulte et satanique. Et ce soir, la performance est très bonne, à aucun moment je n'ai ressenti de la monotonie. La set-list était plutôt bonne et variée, avec ceci dit peut-être un peu trop de morceaux de leur dernier album en date (parce qu'il faut bien admettre qu'ils ne valent pas ceux des années 80). Mais quand ça tape dans du "Welcome to hell" ou "Black metal", c'est du bonheur ! Venom nous a sorti ce soir une excellente performance.

Ça enchaîne ensuite avec les finlandais iconoclastes d'Impaled Nazarene. J'ai toujours été fan de la bande à Mika Luttinen et j'étais donc impatient de les revoir sur scène. Je n'avais pas pu les voir au Hellfest où ils avaient eu un son plus qu'approximatif. On connaît la réputation du groupe en live, c'est pas très fin, pas toujours en place, respectant bien son côté punk affirmé, bien qu'impatient, j'avais quand même une certaine appréhension. Honnêtement, j'ai trouvé leur set vraiment pas mal du tout. Ca ne valait pas la précédente fois où je les avais vu au Eindhoven Metal Meeting l'année dernière, mais c'était quand même très sympa. Mika a quand même plus de mal dans les aiguës, on sent que le groupe a vieilli, mais il garde toujours la pèche. Toujours sympa d'avoir aussi des vieux morceaux comme "Condemned to hell" ou l'énorme "Goat perversion". Concernant les derniers albums dont je suis un peu moins friand, "Enlightenment process" entretient bien la flamme alors que ceux du p'tit dernier m'ont laissé un goût d'inachevé. Je dirais qu'on a eu une performance honnête, juste ce qu'il fallait, agressive, crue et directe, mais que ça manquait d'un peu d'énergie et de son qui tabasse. Content quand même de voir ce groupe avec toujours cette envie d'en découdre !

On attaque la fin de journée, la fatigue se fait sentir, et c'est au tour des anglais de Carcass de clôturer la journée sur la Blackwaters Stage. Vous le savez, je ne suis pas grand fan de death metal, mais faut avouer que Carcass a su créer sa propre identité et un album comme "Necroticism - Descanting the Insalubrious", ça me parle vraiment bien. Je venais d'acquérir quelques jours plus tôt le petit dernier, "Surgical steel", et franchement, je le trouve super réussi. Et un peu comme au Hellfest, Carcass, ce soir, c'était la grande classe ! Y'a pas à chier, la bande à Bill Steer et Jeff Walker, même plus vieux de 20 ans, ça fait son p'tit effet. La puissance est le groove sont présents du début à la fin. Ils savent totalement doser entre puissance, agressivité et mélodie. Vieux titres, nouveaux titres, tout y passe et c'est tout simplement grandiose. Je ne les avais jamais vu avant cette année, mais définitivement, je trouve que ce groupe est taillé pour la scène et pourtant, on ne peut pas dire que leur musique soit binaire ou facile d'accès, mais quelle claque ! Le p'tit nouveau, Ben Ash, se montre à l'aise et fait honneur au groupe.

Voilà, après cette belle performance des anglais, j'ai regardé de loin et rapidement Vampire, dernier groupe prévu sur la Sanctuary Stage. Je ne connaissais pas mais je dois reconnaître que le groupe possède un style et un son à lui. Il s'agit d'un tout nouveau groupe suédois qui mélange death metal et thrash. La fatigue ne m'a pas aidé à profiter de leur performance comme j'aurais aimé, mais j'ai été intrigué par leur set.

Ensuite, retour au camping afin de trouver le sommeil entre tous les bourrés qui gueulent toute la nuit des créations poétiques de leur cru. Ah le bonheur du camping en festival, ça m'avait (presque) manqué...

Deuxième jour : Ascension, Sodom et Watain

Le réveil est un peu difficile quelques heures plus tard et le petit déjeuner proposé sur place est plus qu'appréciable. C'est avec la tête pas encore super réveillée que je découvre sur la Sanctuary Stage la fin du set de Can Of Worms. Eux, c'est pas dur, c'est thrash 'til death ! On est plongé direct dans les années 80, ça tape vite et fort dans une ambiance très bon enfant avec quelques enragés en pleins circle pit dès midi !! Can Of Worms ne révolutionne rien, on ne peut pas dire qu'ils aient une très grande personnalité, mais à midi, on n'en demande pas tant ! On bon p'tit réveil énergique !

Ca enchaine toujours sur la même scène avec les blackeux franciliens de Vorkreist. Voilà un groupe dont on n'entend pas souvent parler et ça fait plaisir de les revoir sur scène. Même s'ils ont ajouté une part non négligeable de death ces dernières années, sur scène, ça reste une valeur sûre avec une ambiance bien noire et démoniaque. Le set passe facilement, sans accrocs, malgré quelques problèmes techniques sur l'une des guitares. Pour moi, il leur manque une réelle personnalité pour passer à l'échelon supérieur.

Le prochain groupe sur scène ne m'a pas du tout intéressé. J'ai eu un véritable rejet devant la musique de Den Saakaldte. Certes, leur style est original, une sorte de black metal atmosphérique avec des relents de Shining (Kvarforth a d'ailleurs collaboré avec eux par le passé - en même temps, avec qui n'a-t-il pas collaboré ??). J'ai trouvé leur musique assez décousue et je me suis sauvé au merchandising assez rapidement !

Je reviens pendant le set de <Code>. Je ne connaissais pas et le souci chez eux, c'est que leur musique est suffisamment complexe pour avoir du mal quand on les découvre sur scène. Je reconnais qu'il doit s'agir d'un groupe fort intéressant n'hésitant pas à inclure des éléments progressifs et modernes dans leur black metal, forcément, bien burné. J'ai lâché au bout d'un moment, mais je reconnais qu'il y a des éléments très intéressants chez eux. J'imagine facilement que les fans ont dû adorer tellement la qualité de l'interprétation était nickel.

J'étais assez curieux de voir le groupe suivant, Debauchery. La recette des allemands est simple, death metal direct avec un esprit très rock n' roll rappelant donc Six Feet Under, avec un côté sexy toujours sympathique. Cet après-midi, hélas, pas de show avec danseuse sur scène, mais quand même du sang à gogo et de bien beaux décors, notamment avec des poupées de demoiselles dénudées, torturées et empalées sur les pieds de micros ! Une déco donc aussi fine que leur musique finalement ! Debauchery, c'est tout à fait le genre de groupe à voir pour se défouler, ça riff et ça envoit la purée, sans fioritures, dans une bonne ambiance sur fond de death metal. Ca va pas chercher loin, mais c'est plutôt bien réalisé et les compos sont tranchantes comme il faut. Un bon set sympathique.

Je fais une petite pause et reviens pour le premier groupe prévu sur la Blackwaters Stage, à savoir les vétérans israéliens de Salem. Encore une fois, je ne connaissais pas et j'ai plutôt apprécié leur set. Rien de révolutionnaire certes, mais un bon set bien varié, entre heavy, doom et death metal, bien encré dans les années 80. On sentait le groupe très content d'être là, le batteur n'a d'ailleurs pas hésité pendant le set, entre deux morceaux, à se jeter dans la fosse pour remercier le public d'être venu ! Le groupe maîtrise entièrement son style et les 40 minutes du set sont passées super vite.

Avec Artillery, on reste plus que jamais dans les années 80, très thrash metal classique. Même si je vois leur set de très loin, je remarque que le groupe a un son un peu moins agressif que le reste des groupes programmés jusque là, mais il reste plutôt efficace et inspiré. Après, je ne suis pas resté super longtemps.

Je loupe Ahab qui ne m'intéressait de toute manière pas trop et je reviens pour la fin de Cancer. Pour moi, c'est typiquement le genre de groupe de death metal, encore une fois des années fin 80-début 90, clairement un ton en dessous du reste. Cancer, c'est le groupe que vont adorer les fans die-hard qui attendaient leur reformation et qui va laisser les autres de marbre. J'ai trouvé leur set super fade, sans aucune personnalité et pas du tout inspiré. Pour faire rapide, je me suis fait chier.

Jusque là, la journée du samedi m'a permis de découvrir beaucoup de groupes que je ne connaissais pas, mais j'attendais clairement la fin de soirée, et en tout premier lieu Ascension. Pendant que Pentagram joue du sous-Black Sabbath sur la Blackwaters Stage (désolé, pour moi, y'a pas d'autres mots), je patiente devant la Sanctuary. Je n'ai jamais trop aimé Pentagram surtout à cause de la voix du chanteur, j'ai donc préféré zapper.

Me voilà donc prêt pour Ascension. Pour moi, il s'agit de la très grosse claque du festival, ni plus ni moins ! Le décors, très religieux, est planté avec moult bougies, un autel devant la batterie, le groupe reste plutôt statique sur scène, sauf le chanteur, pleins de poudre sur tout le corps donnant un très bon effet lorsqu'il bouge sur scène. Musicalement, c'est exceptionnel ! Ascension est certainement ce qui est arrivé de mieux à la scène black metal ces dernières années avec un style personnel, presque aérien, mais toujours avec une atmosphère noire, prenante, bien encré dans le black orthodoxe, proche de la scène suédoise. J'ai trouvé leur set totalement hypnotique, avec un son quasi-parfait, des compositions super bien senties, intenses, avec des solos de guitares (pourtant rares dans le milieu) totalement adaptés et donnant une plus importante profondeur à la musique ainsi qu'un côté plus atmosphérique, sans être chiant. Ascension a tout compris avec une musique sombre mais hyper bien structurée. Pour moi, il s'agit du groupe de la soirée, de très loin.

Ensuite, je pars rejoindre la Blackwaters Stage pour me remettre de mes émotions. Et là, je dis chapeau aux organisateurs, ils l'ont fait ! Oser programmer un groupe au nom aussi poétique que Sodom et le faire jouer sur le sable ! Sodom sur la plage ! Magnifique ! Je n'avais jamais vu le trio sur scène (je les avais loupé à Wacken il y a des années) et j'étais très curieux de les découvrir. D'ailleurs, à part quelques titres et leur tout premier EP que j'ai dû écouter 5 fois en tout, je ne connaissais pas grand chose de leur musique. On va faire simple, de toute manière, la simplicité a l'air d'être leur marque de fabrique. Sodom, c'est plus linéaire que Motörhead, ça joue du black/thrash metal, c'est deux riffs par morceaux, très (trop !) peu de variation, pas mal de redondances et c'est 75% du temps pied au plancher ! La finesse, ils connaissent pas ! Avec eux, il faut s'accrocher parce que ça tape vite et fort. Ils sont bien efficaces et ils maîtrisent à fond leur sujet, j'oserais presque dire qu'avec eux, c'est la classe (toute relative tout de même !). "Deutsche qualität" comme ils disent ! Mais il y a un truc qui me gène, c'est que leurs morceaux up-tempos sont vraiment trop linéaires et quand ils en enchaînent 4-5 à la suite, c'est assez vite saoulant ! C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de variations dans leurs titres parce que la bande à Tom Angelripper propose le plus souvent de très bons riffs. "Outbreak of evil", "Sodomy & lust" (bien qu'une peu longue) ou "Burst command 'til war" font tout de même leur p'tit effet. Heureusement qu'ils varient un peu leur set avec des titres un peu plus mid-tempos, qu'on aimerait d'ailleurs plus fréquents. "M-16", l'un de ceux-là, m'a fait une très bonne impression. Le groupe m'a tout de même bien titillé et je serais curieux de découvrir un peu plus ce qu'ils ont fait sur album.

Par la suite, je laisse Enslaved, que je n'ai jamais apprécié, sur la Sanctuary Stage et je me prépare pour le dernier groupe du fest à jouer sur la plage, à savoir Watain. Alors concernant ces suédois, leur évolution ne me plait pas plus que cela. Je reste un peu nostalgique des deux premiers albums, même si "Lawless darkness" m'a bien plu aussi. Par contre, le p'tit dernier, je le trouve trop ambitieux et manquant grandement d'efficacité. En concert, c'est un peu le même constat, ça manque d'agression pure et simple, de noirceur primaire. Le groupe arrive avec tout son attirail, un show son et lumière impressionnant, des flammes partout, sur scène, de chaque côté de la batterie, c'est vrai, le rendu est vraiment top, le groupe est bien à fond, mais ça ne fait pas tout. En plus, ce soir, le problème, c'est le son. J'ai trouvé qu'ils ont eu un son abominable sur la première moitié du show, à ne pas reconnaître les morceaux parfois ! Des guitares ultra-brouillon et une basse et grosse caisse trop mises en avant, ça donnait un magma sonore super approximatif. C'est vraiment dommage parce que je trouvais le groupe bien plus en forme que quand je les avais vu à Eindhoven l'année dernière. Sur la deuxième partie du show, le son s'améliore et là, je commence vraiment à bien apprécier le concert. Le groupe n'a pas perdu en puissance ni en agressivité. J'aime clairement moins leur nouvelle orientation, mais je ne peux que reconnaître qu'ils proposent un vrai show entièrement black metal et brutal.

Le festival se termine avec un groupe de reprise. Je ne suis pas contre les groupes de reprise, mais dans le cadre d'un festival, j'aurais vraiment préféré un autre groupe proposant sa musique personnelle. Ceci dit, avant de repartir me coucher, j'ai regardé rapidement la performance de Bömbers, reprenant les standards de Motörhead avec Abbath d'Immortal au chant ! Rien que ça ! Pour le coup, la fin du festival est donc assez fun, le norvégien étant connu pour ses pitreries. Sans surprises, ils commencent leur show avec "Bombers" et sans surprises, comme dans 95% des cas quand un groupe de metal reprend du Motörhead, il manque complètement l'esprit et le groove rock n' roll. Ca balance la double grosse caisse, la rythmique est 100% metal et on perd tout ce qui fait la pate de Motörhead. N'est pas Mikkey Dee qui veut ! Ceci dit, il doit s'agir du seul point négatif du set. Abbath est absolument bluffant à la place de Lemmy ! Il a exactement la même voix éraillée. Là, chapeau ! Ensuite, faut bien l'admettre, ça fait toujours du bien d'entendre du bon vieux Motörhead comme "I'm so bad", "Iron fist", "I got mine" ou "Overkill". Il faut clairement voir ça comme une fin de festival sans prise de tête à écouter du Motörhead, même sans Lemmy. Et en même temps, c'est peut-être même mieux comme ça vu sa forme déclinante...

Au final, on peut dire que j'ai passé un excellent moment sur ce fest. La deuxième journée m'a un peu moins convenu que la première, mais c'est dû à mes goûts personnels. J'ai beaucoup apprécié la philosophie de la programmation et surtout le cadre de ce festival et les infrastructures adaptées aux concerts. Pour une première édition, je ne m'attendais pas à une telle qualité dans l'accueil des festivaliers. J'ai vraiment passé un super week-end, dans une ambiance détendue et avec beaucoup moins de monde qu'au Hellfest. Je ne peux qu'espérer une deuxième édition l'année prochaine ! Cela fait plaisir de voir, après le Wolf Throne l'année dernière et ce Fall Of Summer, qu'on peut avoir de très bons festivals de metal extrême près de la capitale, avec une super organisation et une programmation de qualité. Chapeau bas et j'espère à l'année prochaine !!

Mots clés : Nicko, festival, Fall Of Summer, black metal, death metal, thrash metal, Torcy et Paris

Dernière mise à jour du document : dimanche 21 septembre 2014

Si vous étiez membre, vous pourriez réagir à cet article sur notre forum : devenez membre