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Entrevue avec Rainbow Serpent

par Phaedream › vendredi 7 janvier 2011

Bonjour Gerd et Frank, j’espère que ça va bien. Au nom des lecteurs de Guts of Darkness et Synth&Sequences, merci pour ton temps et pour cette entrevue. Ma 1ière question sera un long préambule….

GOD: Je vais mettre les choses au clair en partant, j’ai bien aimé Stranger. Je trouve que c’est un bel album, différend certes de la tortueuse Berlin School qui a fait la renommée de Rainbow Serpent, à tout le moins depuis que je connais votre musique (soit depuis 2005 et The 8th Nerve) et de ce que j’ai pu lire concernant vos autres albums, mais c’est un album mélodieux. Donc, la1ière question qui me vient à l’esprit est de savoir ce qui a motivé Rainbow Serpent à unir sa musique à la voix de la chanteuse Allemande Isgaard ? Parce que contrairement aux albums antérieurs, dont Live @ Liphook 2007, cette fois-ci Isgaard chante de vrais chansons, alors qu’Eva-Maria Kagermann y soufflait de suaves chants oniriques.

FRANK SPECHT: Le désir de faire un album contenant des chansons était déjà présent et aussi inspiré par les chants d'Eva-Maria Kagermann sur l'album " Live @ Liphook 2007". Dans la recherche d'une chanteuse notre premier choix était Isgaard, dont les chansons nous connaissions déjà ses chansons avec l’album de Schiller; "Zeitgeist ". Nous avons écrit à Isgaard et lui avons parlé de notre idée, mais sans avoir de musique concrète à lui présenter. Isgaard a aimé notre musique précédente, qu'elle connaissait à partir de notre MySpace et a spontanément acceptée.

GOD: Dans un courriel precedent Gerd mentionnait que c’était un vieux rêve pour Rainbow Serpent que de travailler avec une chanteuse. Qu’est-ce qui vous a influencé pour en arriver à une telle conclusion?

FRANK SPECHT: Nous sommes tous les deux fans de Lisa Gerrard. Comme des musiciens nous voulons toujours évoluer et nous croyons que la voix humaine ne peut être remplacée par aucun instrument. La musique gagne ainsi une dimension additionnelle.

GOD: Est-ce que Rainbow Serpent était rendu à ce tournant dans sa carrière?

FRANK SPECHT: Le tournant de notre carrière ? Seulement nos fans peuvent répondre à cette question. Pour nous, chaque nouvel album est un point tournant dans notre carrière.

GOD: Ne pensez-vous pas que vos fans seront déçus et contrariés par cette nouvelle approche musicale? Après tout, des artistes tels que TD et Jarre se sont cassé les dents avec une telle tentative.

FRANK SPECHT: Nous faisons notre musique tout d'abord pour nous. Nous essayions toujours de développer notre propre style et n'avons jamais voulu être une copie de Tangerine Dream, Klaus Schulze ou quelqu'un d'autre. Nous savions déjà que quelques fans seraient déçus si nous lancions un album avec des chants. D'autre part, nous pensons que nous gagnerons quelques nouveaux fans. Ce CD ne signifie pas que nous produirons seulement des albums avec des chants dorénavant. Dans l'avenir nous continuerons à publier des albums purement instrumentaux.

GOD: Est-ce une approche commerciale ou créatrice qui a poussé Gerd Wienekamp et Frank Specht à entreprendre un tel virage?

FRANK SPECHT: C’est certainement un but créatif. Si ce changement mène aussi au succès commercial, donc nous sommes très heureux de cela. Un succès particulièrement commercial signifie que la musique atteint plus de personnes et que ces personnes aiment cette musique.

GOD: Comment s’est produite l’étincelle? Quand avez-vous senti le besoin de faire un tel virage?

FRANK SPECHT: L'idée venait d’une publicité locale et était influencée par Lisa Gerrard et son album " The Silver Tree", ainsi que de ses chansons dans le film "Gladiateur".

GOD: D’où connaissez-vous Isgaard et comment s’est établie la collaboration? Est-ce que la communication s’est faite facilement ou ce fut laborieux de faire de la place à la voix d’Isgaard qui, par moments, couvre vos rythmes comme les strates de vos synthés le faisaient?

FRANK SPECHT: Gerd a établit le contact. Et lorsque nous avons constaté après la première rencontre que nous nous entendions bien, tout est devenu relaxe. Cependant, nous avons dû approcher l’aspect musical différemment que d’habitude pour faire de la place à la voix d'Isgaard.

GOD: Qui a écrit les textes et comment s’est déroulé l’expérience de mettre des mots sur votre musique? Car malgré les vocales qui glanent ici et là, il y a une très belle musique derrière Stranger. Donc, comment c’est effectué la transition musique et paroles?

FRANK SPECHT: Puisque nous ne sommes pas des auteurs, nous avons laissé complètement cette partie à Isgaard. Isgaard et son producteur Jens Lück ont très rapidement eus des émotions pour notre musique. Quelques titres n’étaient pas initialement planifiés comme des titres avec des vocales. Isgaard et Jens nous ont positivement étonnés avec les vocales.

GOD: D’où vient cette inspiration ethnique qui enveloppe vos albums? Sur Stranger, on sent une attirance pour les rythmes Arabes alors que sur The 8th Nerve et Liphook ce sont plutôt les rythmes Indiens?

FRANK SPECHT: L'inspiration vient du film "Gladiator" et aussi de l'album "Passion" de Peter Gabriel. Nous aimons des choses comme l'instrument duduk ainsi que les influences orientales et nous avons longtemps voulu faire quelque chose dans cette direction.

GOD: Donc, je présume que Beyond New World est fortement inspiré d’Enya?

FRANK SPECHT: Non, pas Enya! "Beyond New Worlds" a été planifié comme un morceau instrumental basé sur Jean-Michel Jarre. Depuis Isgaard a été emportée par cette musique, elle a juste essayé d'y mettre des chants. Nous avons été si ravis que nous avons publié la version vocale sur le CD.

GOD: Parlant d’influences, quelles sont les plus grandes influences de Gerd Wienekamp et Frank Specht?

FRANK SPECHT: Auparavant les influences venaient de Klaus Schulze. Il est le lien qui nous unit tous les deux. Au cours des années nous avons développé une préférence pour beaucoup d'autres genres.

GERD WIENEKAMP: En travaillant avec Isgaard j'ai de nouveau eu des contacts avec la musique populaire. Je suis très exalté par des groupes particuliers comme Bad for Lashes, Hurts et Delphic. Ça reflète aussi mon amour de vieille musique pop des années 80 (par exemple Heaven17, DAF, Frankie Goes To Hollywood, OMD et Yello).

GOD: Si je demandais à chacun d’entre vous quels sont vos 5 meilleurs albums, films et livres?

GERD WIENEKAMP:

5 meilleurs albums

Pink Floyd "Division Bell" et "Wish yo where here"

Klaus Schulze: "X"

Bad for Lashes "Two Suns"

Peter Gabriel "Passion"

5 meilleurs films

Gladiator

2001

Planet of the Apes

The Time Machine

Sweet November avec Charlize Theron

5 meilleurs livres

Nick Hornby "High Fidelity"

Frank Goosen "Radio Heimat" et "So viel Zeit"

FRANK SPECHT:

5 meilleurs albums

Pink Floyd "The Wall"

Peter Gabriel "Passion"

Mike Oldfield "Amarok"

Klaus Schulze "Audentity"

Isao Tomita "The Planets"

5 meilleurs films

Gladiator

Lord of the Rings

Avatar

The Time Machine

The Prestige

5 meilleurs livres

Contact Songs of Distant Earth

2001

2010

Et tout de Stanislaw Lem

GOD: Si je vous disais que certaines chansons de Stranger (Beyond New Worlds, Wide Open Spaces, Rub Al-Chali, Stranger et Beautiful Child) se distancent du répertoire très Berlin School du groupe pour embrasser une tangente New Age, voire même du Easy Listening. Comment réagiriez-vous?

FRANK SPECHT: Nous ne faisons plus du pur Berlin School. Nous essayons toujours de combiner des influences différentes dans notre musique. Ainsi, nous ne nous arrêtons pas à savoir dans quel style les gens nous classe. Chacun doit seul savoir dans quel style nous classer.

GOD: Comment vous définissez la musique de Stranger? Du Berlin School, du New Age ou simplement de la musique?

FRANK SPECHT: Seulement de la musique. Les influences qui nous bercent sur cet album sont trop diverses pour seulement spécifier un genre. C’est juste un mélange Rainbow Serpent.

GOD: Est-ce que Stranger tourne plus dans les radios ou a une plus belle visibilité commerciale avec l'ajout d’Isgaard?

FRANK SPECHT: Absolument! Nous planifions 2 ou 3 mixes pour radios.

GOD: Comment les fans réagissent en égard de cette association? Après tout, sa direction musicale est aussi fortement différente de la vôtre?

FRANK SPECHT: La réaction des fans fut très positive. Isgaard utilise elle-même une bonne variété de styles, du classique au pop (penser à son projet avec Schiller et ses propres albums solos).

GOD: Stranger, est un beau mélange de MÉ spatiale (Beyond New Worlds qui est à cheval entre du Jarre période Oxygène et Métamorphoses), de Berlin School complexe (Intense et Elements) de MÉ très mélodieuse (Gateway et Memory Leaves) et de chansons plus accessibles comme les styles Enya et Sarah Brightman. Est-ce que Rainbow Serpent se cherche ou est-ce une expérience musicale qui dictera la tournure de vos prochains albums?

FRANK SPECHT: Certainement pas! Nous ne savons pas au début d'un album où le voyage nous amènera. Parce que derrière l'album "Stranger" il n'y avait aucun concept, nous avons juste voulu explorer les styles vocaux d'Isgaard. Ainsi plus par hasard, un CD très divers a été créé avec un large éventail. Dans quelle direction le prochain CD nous mènera ne peut pas être prévu. La collaboration avec Isgaard continuera si des pistes vocales sont nécessaires.

GOD: Stranger est le 13ième album de Rainbow Serpent. Avec le recul, comment analysez-vous le chemin parcouru par le groupe? Est-ce que Gerd Wienekamp et Frank Specht sont satisfaits de l’évolution de Rainbow Serpent?

FRANK SPECHT: On n’est jamais satisfait. Satisfaction veut dire une halte mais nous voulons évoluer à chaque album. Lorsqu’un musicien parle de développement, c’est quelque chose de différent de ce que le fan perçoit.

GOD: Est-ce que Rainbow Serpent est rendu là où vous le souhaitiez?

FRANK SPECHT: Non! La réalisation d'un but signifie que nous pouvons commencer à aller se coucher. Mais nous avons toujours autant d’idées que nous attendons maintenant juste le temps de composer notre prochain album. Pour nous, continuer la route est notre but!

GOD: Qu’est que Rainbow Serpent prépare pour ses fans dans les mois à venir?

FRANK SPECHT: En ce moment nous sommes encore occupés avec la promotion de "Stranger". Il n’y a pas de plan concret pour la réalisation d’un futur album. Des prestations en concert avec Isgaard sont possibles.

GOD: Donc vous pensez que donner des concerts avec Isgaard est dans le domaine du possible?

FRANK SPECHT: Absolument. Cependant, une performance avec Isgaard est un peu plus compliquée que la structure habituelle des concerts de groupe de MÉ pure, avec leurs petites scènes. Juste la répétition avec des chants exige plus d'effort que la musique instrumentale.

GOD: J’ai découvert la musique de Rainbow Serpent avec the 8th Nerve? Depuis, il y a eu Live @ Liphook 2007 et Elektrik Cowboys (avec Keller Schonwalder). Chaque album emprunte une tangente différente mais respire toujours de rythmes complexes et animés. Sur Stranger cette étrange mixture rythmes complexes et mélodies est toujours présente. Qu’est-ce qui explique cette dualité chez Rainbow Serpent?

FRANK SPECHT: C'est en raison de nos influences. Alors que ma musique est dominée par les trames sonores et la musique mélodieuse, celle de Gerd est plus axée sur des lignes et percussions complexes. Mais c'était toujours comme cela; nous entendons des choses différentes et les combinons dans notre propre musique. Ça démontre certainement que nous préférons une direction particulière sur nos albums solo (Sebastian im Traum et Kontakt).

GOD: Vos albums précédents, avant votre association avec Manikin, sont épuisés et discontinués. Avec la renaissance de Rainbow Serpent, est-ce que vos vieux albums reverront le jour?

FRANK SPECHT: ''Renaissance ? Nous n'étions jamais morts! :-) Nous nous sommes simplement livrés à une longue pause créative. Dans ces temps nous avons essayé beaucoup de nouvel équipement et nous nous sommes familiariser avec les nouvelles techniques. Quelques albums plus vieux ont été re-sortis par Syngate. Ce sont les albums "Voyager", "Sequel to Voyager", "Sebastian im Traum" et quelques autres. Il est tout à fait possible que d'autres albums soient réédités. Nous ne pouvons pas dire ce qui sera et ce qui arrivera.''

Mots clés : Rainbow Serpent, Stranger, Klaus Schulze et Isgaard

Dernière mise à jour du document : vendredi 7 janvier 2011

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